
Les troubles anxieux
Que sont ces troubles?
Les troubles anxieux ont plusieurs composantes communes, comme la peur, l’appréhension de conséquences négatives ou la détresse excessive et prolongée qui provoquent des symptômes physiques désagréables comme les sueurs, les palpitations cardiaques, les tremblements, la diarrhée, une sensation d’étouffement, etc. Les personnes vivant avec un trouble anxieux évitent généralement les situations, objets ou sensations qui provoquent les pensées et symptômes liés à anxiété, ce qui rend le trouble très incapacitant. L’évitement des sources d’anxiété contribue à son maintien, car en évitant de confronter la peur, la personne ne peut réaliser que cette crainte est disproportionnée.
À ce jour, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) reconnaît sept troubles anxieux :
La phobie spécifique
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une personne a peur des hauteurs et évite à tout prix de prendre l’ascenseur ou l’avion;
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une personne a peur de se faire mordre par un chien et évite de côtoyer des gens qui ont un chien, les parcs, ou les foules.
Le trouble d’anxiété sociale
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une personne craint le jugement des autres et évite à tout prix les présentations orales;
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une personne a peur de se faire ridiculiser et évite de s’initier à de nouvelles activités.
Le trouble d’anxiété généralisé
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une personne s’inquiète constamment à propos de ses travaux et cours et est certaine qu’elle échouera alors qu’elle réussit très bien;
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une personne est toujours préoccupée par sa sécurité et celle de ses proches (crainte des cambriolages, des accidents de voiture, etc.) sans raison valable et cela l’empêche de dormir.
Le trouble panique
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une personne sous stress fait une attaque de panique qui provoque une peur intense de mourir et de perdre le contrôle, elle craint intensément d’en refaire d’autres.
L’agoraphobie
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une personne fait une crise de panique dans le métro et évite de reprendre le métro ou même l’autobus de peur que cela provoque une autre crise;
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une personne fait une crise de panique au centre commercial et évite le centre commercial et tous les autres lieux bondés de peur qu’ils ne provoquent une autre crise.
Le trouble d’anxiété de séparation
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une personne vit avec une anxiété excessive quand elle est obligée de faire un voyage d’affaire, elle fait des cauchemars à l’idée que sa famille sera anéantie par un feu ou une autre catastrophe, elle supporte mal l’idée de cette séparation.
Le mutisme sélectif
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une personne (souvent un enfant) est envahie par l’anxiété dans les situations sociales et refuse systématiquement de parler dans ces contextes.
Quels sont les impacts sur l’entourage?
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Afin de s’adapter, d’éviter ou de réduire l’anxiété vécue, plusieurs personnes vont développer des stratégies telles que :
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éviter des situations/endroits qui provoquent l’anxiété;
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garder certaines personnes à proximité pour se sécuriser;
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avoir en tête un plan de sortie;
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rester constamment vigilantes face à l’environnement;
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être hypersensibles aux symptômes physiques de l’anxiété;
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tenter de contrôler l’environnement, ses pensées, son comportement ou le comportement des autres.
Ces stratégies peuvent être dures à vivre pour l’entourage. Il peut être ardu pour les membres de l’entourage de comprendre et de demeurer empathiques face aux sources de cette anxiété qui peut sembler disproportionnée et exagérée. Les membres de l’entourage essaient d’être rassurants, ils accompagnent la personne dans certaines situations pour la sécuriser ou ils font les choses à sa place. Cela peut être éprouvant pour l’entourage de voir que l’anxiété de leur proche peut diminuer son potentiel, nuire à ses relations ou générer une détresse importante.
Et chez les personnes âgées ?
L’anxiété peut être présente à tous les âges, mais certains facteurs prédisent fortement l’anxiété chez les aîné·e·s; avoir une maladie chronique, être un proche aidant, perdre de l’autonomie ou vivre un changement dans son rôle social et familial. Par ailleurs, les différentes préoccupations anxieuses ne sont pas spécifiques à une tranche d’âge particulière. On note toutefois que certaines sources d’anxiété, par exemple la peur envahissante de tomber, la crainte disproportionnée qu’il arrive quelque chose à ses proches, sont beaucoup plus prévalentes chez les aîné·e·s.
Comme l’anxiété chez les aîné·e·s est associée à des changements physiques ou sociaux liés au vieillissement, elle est trop fréquemment banalisée et perçue comme « normale », alors qu’elle ne l’est pas. Finalement, il est important de noter que, chez les aînés·e·s, l’anxiété est très fréquemment accompagnée par une dépression.